Emir Kusturica

Started by rustinglass, March 12, 2003, 10:43:29 AM

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rustinglass

I think he is a bloody GREAT  director. But no one here ever talks about him. Someone here must have seen at least one of his films!
"In Serbia a lot of people hate me because they want to westernise, not understanding that the western world is bipolar, with very good things and very bad things. Since they don't have experience of the west, they even believe that western shit is pie."
-Emir Kusturica

35mm

I havn't seen all of them, but have seen some.

I saw "Underground" first, and just loved it!
I have also seen "Time of the Gypsies" and "Super 8 Stories".


This is a director I really respect. I don't think he makes movies for the public. "Super 8 Stories" is a very narrow film.

Put he is really a director to keep your eyes on!!!


Oh.......by the way........ Magnolia rules!!!!!!!!!!



>35mm
There are stories of coincidence and chance, of intersections and strange things told, and which is which and nobody knows; and we generally say, "Well, if that was in a movie, I wouldn't believe it."

rustinglass

Underground is his best, but his comedies "arizona dream" and "black cat, white cat" are also awesome.
"In Serbia a lot of people hate me because they want to westernise, not understanding that the western world is bipolar, with very good things and very bad things. Since they don't have experience of the west, they even believe that western shit is pie."
-Emir Kusturica

rustinglass

Kusturica has new film "Life is a miracle"

please see the kick ass trailer at www.lavieestunmiracle.com
"In Serbia a lot of people hate me because they want to westernise, not understanding that the western world is bipolar, with very good things and very bad things. Since they don't have experience of the west, they even believe that western shit is pie."
-Emir Kusturica

mutinyco

He played guitar in The Good Thief.
"I believe in this, and it's been tested by research: he who fucks nuns will later join the church."

-St. Joe

Vile5

Quote from: rustinglassUnderground is his best, but his comedies "arizona dream" and "black cat, white cat" are also awesome.
i thought Underground was a comedy... :oops: ok, i didn't but it feels like one by the minute...
btw Underground is terrific!!!!!! i'd love to watch more Kusturica's movies

ohhhh and talking about Underground i don't know why but it made remind some Fellini's movies, i was the only one?
"Wars have never hurt anybody except the people who die." - Salvador Dalí

cron

Quote from: mutinycoHe played guitar in The Good Thief.

he did. he had two or three lines and they all were funny.
and that trailer for Life is a Miracle is simply flabbergasting.
context, context, context.

rustinglass

Quote from: Vile5
ohhhh and talking about Underground i don't know why but it made remind some Fellini's movies, i was the only one?

No, you're not the only one. Fellini was one of his masters, all of his films have a fellini-esque kind of ridiculous folie and chaos mainly associated with the music. Live music always with a crazy gipsie or mariachi band.

Underground is a comedy, all of his films are, but most of them (all but black cat white cat) have a very tragic element. I guess you could say it is a tragic comedy.
I actually met a serbian woman once and we were talking about the film and she told me: "It's not a parody, we really do behave like that!". This phrase got stuck in my head (because it was probably the only time I have ever inteligently discussed cinema out of my family and these boards), and everytime I watch the film, its like getting high, it's unbelievable just hoe perfect it is. I'll say it again: Underground is the best film ever.
"In Serbia a lot of people hate me because they want to westernise, not understanding that the western world is bipolar, with very good things and very bad things. Since they don't have experience of the west, they even believe that western shit is pie."
-Emir Kusturica

Vile5

Underground is definitely one of the best films i ever saw in my life, it's a pity that i could watch it just this week for first time...
And i'd had love to talk with that serbian woman too, sounds really interesting the fact that she admited that serbian people act like that, it's crazy but exciting at the same time, i guess that's the reason why Yugoslavia (or ex Yugoslavia) had several wars
"Wars have never hurt anybody except the people who die." - Salvador Dalí

cron

You read French, right rusting??

Emir Kusturica : L'humour est son arme
ADEN | 11.05.04

Un âne, une chanteuse d'opéra, un lit qui vole et, au milieu de la guerre, la caravane Kusturica passe... Présenté au Festival de Cannes, La vie est un miracle sort simultanément en salles à Paris.
aden :

Les Serbes... les Bosniaques... Vous évoquiez déjà cette déchirure dans Underground. Qu'est-ce qui a changé depuis ce film réalisé il y a presque dix ans ?

Emir Kusturica : Pour moi, rien. D'un point de vue politique, j'ai toujours le même regard : ce qui m'intéresse, c'est l'humanité, pas les idéologies.  On peut trouver cela naïf. Moi, c'est ce que je cherche en premier lieu dans tout ce que j'entreprends : l'humanité. Comme cinéaste, ce qui a changé, c'est que j'ai changé de genre. On pourrait dire qu'Underground est rabelaisien, un peu grotesque, avec quelques caractéristiques métaphysiques. La vie est un miracle est plus proche de moi ; c'est une ballade où j'essaie de creuser à la fois la dramaturgie, la poésie et la comédie. Un de mes amis, Peter Handke, a défini Underground comme un film qui rassemble Shakespeare et les Marx Brothers. Je le remercie infiniment... parce qu'ainsi il souligne ce qui me caractérise vraiment : ce que j'essaye de faire est une tâche impossible.

Ici, avec ce couple qui s'aime mais qui n'en a pas le droit, vous êtes plus du côté de Shakespeare ; on pense à Roméo et Juliette. Mais version comique.

Mes ancêtres étaient serbes, je suis né en Bosnie ; ce n'est pas parce qu'on nous oblige à penser en termes d'inimitié irréductible qu'il faut abandonner tout sens de l'humour et choisir un camp contre l'autre. L'humour, c'est une arme, essentielle. Si je dois me resituer aujourd'hui, c'est entre l'influence de Shakespeare et celle de Tchekhov.

Tchekhov, c'est la discrétion. Vos films sont des ouragans.

Peut-être, mais, comme lui, j'en reviens toujours à la famille. Je le fais intuitivement. Je m'aperçois, au bout de huit films, que c'est un thème essentiel. La famille, c'est un fondement. Un élément mythologique. Tous mes personnages, on sait d'où ils viennent. Quelle est leur famille. D'où Tchekhov. Pour lui, les familles sont intimement liées au paysage de l'endroit où elles vivent.

Dans votre film, c'est important ?

Essentiel. Les paysages ont une influence directe, et c'est la première fois que j'arrive à exprimer de manière aussi précise mon amour de la nature. Ce que je veux montrer, et faire ressentir, c'est que la nature n'entend ni ne voit la guerre ; elle vit à l'intérieur des personnages tout autant qu'elle les entoure. Je pourrais définir cela comme un panthéisme personnel ; on pourrait trouver des références dans le genre Spinoza : l'idée, c'est d'atteindre la moelle de l'âme humaine. Mais entre le dire et pouvoir le faire avec une caméra...

Cela se traduit par la façon dont vous filmez une vallée, une forêt, un chemin rocailleux à travers les montagnes ?

Par exemple. Puisque mon film ne se passe pas dans un décor urbain, j'ai voulu montrer comment la nature réagissait à cette histoire d'amour. Harmoniser les personnages avec leur environnement, c'est ça mon grand pari.

Faire jouer les arbres ?

Dans la région où l'on a tourné, en Serbie occidentale, il y a un mariage exceptionnel d'essences d'arbres que normalement on ne trouve jamais ensemble, et - ce serait bien la preuve que Dieu existe - là, on les trouve tous réunis. L'existence d'une variété ne limite pas la prolifération des autres. C'est une des façons qu'a la nature d'illustrer ce que raconte le film.

Vous le saviez en tournant dans cet endroit ?

Non, je l'ai découvert sur place, pendant le tournage. C'est un biologiste de là-bas qui m'a expliqué que cela provenait d'une combinaison entre la qualité des sols et le fait que c'est une région au croisement de plusieurs autres. Comme il y a une très forte dénivellation, c'est toute la région qui voit ces espèces coexister. Ce que la nature a fait avec les arbres, les hommes, ici, n'y sont pas parvenus.

Pourtant vous faites un film très joyeux, et optimiste.

Cette leçon de la nature ne doit pas peser, mais je crois que cela transpire du film. Les gens créent des situations dans lesquelles ils se retrouvent. Moi, je ne connaissais pas scientifiquement les propriétés de cette région, mais cela devait avoir un sens que je me trouve là.

Vous êtes superstitieux ?

Justement, pas du tout ! Mais il y a des symboles dans la nature qui font écho à la nature humaine. Et, au final, j'appelle mon film La vie est un miracle... Il fallait presque oser tellement les gens oublient aujourd'hui à quel point la vie est, effectivement, un miracle. On s'attache de plus en plus à ce qui est fonctionnel et on croit de moins en moins aux miracles. Je parle du monde dit "développé", car le reste du monde y croit toujours.

Le miracle que révèle le film, c'est celui que produit, inexplicablement, l'amour.

C'est particulièrement saillant ; c'est ça l'essence et la substance de l'amour : il crée le miracle et fait qu'il advienne.

On peut ne pas croire au miracle et voir votre film comme une énergique fantaisie.

Ce serait dommage. En ignorant la naïveté, on se prive d'un accès immédiat à la vie. Aujourd'hui, les gens ont beaucoup de raisons de se dire très bien informés ; on tourne le bouton de la télé et on croit savoir ce qui s'est passé dans le monde, ce qu'est la politique... Mais, en faisant un effort, on peut se rendre compte qu'on nous ment, alors on devient cynique et on rejette cette naïveté de la vie qui inclut l'idéalisme, l'utopie, et tous ces mots pas très à la mode. Pour être politiquement correct, il faut suivre le flux majoritaire : et là, ce n'est pas la spontanéité qui prime. J'ai choisi de faire exactement le contraire.

Quand on fait un film, on perd un peu de ses illusions ?

Pas forcément. On peut faire du cinéma avec ses convictions, il faut y croire. Il faut simplement s'exclure soi-même du courant dominant. Aki Kaurismaki le fait. Ses films n'ont rien à voir avec l'époque hystérique que nous vivons. Son point de vue humaniste est incroyable. A côté d'un cinéma qui n'est que technique, addition de chiffres, il existe bien une place pour ceux qui croient que la vie est un miracle.

Vous filmez une partie de football délirante, il y a des animaux dans tous les coins, vous soulignez le burlesque des situations... Votre film est un grand jeu.

C'est un choix. Le cinéma est souvent utilisé comme un moyen de choquer, de stresser le public, de lui faire peur. Mais moi j'ai beaucoup aimé, dans le cinéma du passé, le burlesque, qui vous met dans un état plus protégé. Et ce que je cherche ce n'est pas seulement montrer la nature, les animaux, la fantaisie et la drôlerie des situations, c'est souligner les valeurs humaines. En fait, je pense que le seul reproche que l'on peut vraiment m'adresser, ce serait que mon film ne provoque aucune émotion.

C'est possible ?

Franchement ? Non. Mes films ne sont pas destinés à vous transformer en consommateurs. Je ne fais pas de champ contre champ sur une star qui joue les héros. Je vous propose une vision du monde, la mienne. Vous l'aimez, ou pas. Vous êtes vivant : vous allez forcément réagir.

Propos recueillis par Philippe Piazzo

La vie est un miracle d'Emir Kusturica. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes le 14 mai ; sortie en salles le même jour.
context, context, context.

Pubrick

under the paving stones.

ElPandaRoyal

I read yesterday on a Portuguese newspaper that Kusturica is a big fan of FC Porto's football team. That made me love him even more and well, he can take home that Palm D'or this year (again)  :wink:
Si

cron

Quote from: ElPandaRoyalI read yesterday on a Portuguese newspaper that Kusturica is a big fan of FC Porto's football team. That made me love him even more and well, he can take home that Palm D'or this year (again)  :wink:

If that happens, he'd be the first man to win it three times.
context, context, context.

El Duderino

hey, that's a pretty cool article. good for him
Did I just get cock-blocked by Bob Saget?

rustinglass

Quote from: ElPandaRoyalI read yesterday on a Portuguese newspaper that Kusturica is a big fan of FC Porto's football team. That made me love him even more and well, he can take home that Palm D'or this year (again)  :wink:

I doubt it will happen.... He should have kept his views on Kill Bill to himself... :(  :(  :(
but then again... Tarantino is a really nice guy. I hope there are no bad feelings between them.
"In Serbia a lot of people hate me because they want to westernise, not understanding that the western world is bipolar, with very good things and very bad things. Since they don't have experience of the west, they even believe that western shit is pie."
-Emir Kusturica